Mystere de Maison

Je suis nulle comme presentation .. bref ...La suite en 1semaine ou moins ^^

Le garde chanpêtre de Papendroch est étonné et même en colère.
Dans sa foret à la place de sa clairière habituelle, il y a une drôle de maison.
<< Circulez maison ! >> Hurle-t-il. Mais elle ne bouge pas.
D’où vient-elle ? Qui l’a bâtie ?
Mais le mystère ne s’arrête pas là, la maison se remplit de locataires aussi bizarres qu’elle.
Ils disparaissent à leur tour.
De quel piège s’agit-il ?

<< Mais… mais… mais…>> bégayait le garde champêtre de Papendroch en se grattant le nez.
<< Mais… mais, ma parole, j’ai la berlue ! Hier soir, il n’y avait rien dans cette clairière. Je veux dire : rien que des fougères, des fourmilières, des taupinières. Maitenant, qu’est ce que je vois, là-bas, au beau milieu, et qui fait la belle au soleil ? Une maison ! >>

Le vent coulait sur les feuilles, le sous-bois sentait le muguet, un coucou chanta au loin et un autre lui répondit, car c’était le printemps.
Le garde champêtre de Papendroch releva son képi sur son front, essuya ses lunettes avec son mouchoir à carreaux, puis, les ayant remises sur son nez, il regarda la maison. Etrange, très étrange maison, avec sa façade couleur citron, son escalier en fer à cheval qui menait à une grande porte rouge, et ses deux fenêtres où flottaient des rideaux bleus.

<< Allons, circulez, maison >>, cria le garde champêtre.
<< Vous n’avez rien à faire ici. Circulez, vous dis-je, sinon je vais dresser procès-verbal ! >>
Le menton tremblotant, les yeux écarquillés, le garde champêtre de Mystère eut soudain l’impression que, sous ses paupières bleues, la maison, elle aussi, le regardait.
Il y eut un coup de vent, la grande porte claqua avec un bruit de canon.
Le garde est brave, mais pas trop. Il prit ses jambes à cou, et filant par les sentiers qui se coupent et s’entremêlent, il revint au village pour annoncer la nouvelle :
<< Savez-vous ce qu’il y a, dans la clairière du bois ? Une drôle… une drôle…une drôle de maison !>>
Les uns disaient : << Il a bu >>, d’autres : << Il a la berlue >>, << Il est tombé sur la tête>>, <<C’est un fantôme qu’il a vu !>>
Puis, tous ensemble : << Allons voir !>>

Et tous à la queue leu leu, hommes et femmes, jeunes et vieux, courent dans les sentiers jusqu’à la fameuse clairière. La maison est bien là, le garde n’a pas menti : la maison jaune, rouge et bleue, avec son chapeau d’ardoise.
On s’approche à pas de loup, on traverse le perron, les moins peureux font les fiers et poussent la porte rouge. Ils entrent dans les vestibule. Des dalles blanches, un tapis, au plafond un lustre de cuivre, et de chaque côté une porte. A droite, une salle à manger. A gauche, un salon, une chambre . Le tout immense, meublé d’une manière exquise.
On s’exclame, on s’émerveille, on n’en finit pas de s’interroger :
<< Elle est tombée du ciel>>, dit l’un, << pendant l’orage.>>
<< Avec la pluie et la chaleur, elle a poussé comme un champignon !>>
Et un autre : <<Elle a glissé de quelque colline !>>
C’est alors qu’un petit garçon nommé Christophe, qui s’est faufilé jusque-là entre son père et sa mère, ouvre sa petite bouche et s’écrie : << Moi, je crois que ce sont les lutins, les marmousets, les farfadets, les farfelus qui l’ont bâtie. Ils sortent de leurs trous, la nuit, et ils construisent ce qu’ils veulent. J’ai lu cela dans les contes !>>
Tous le regardent bouche bée, et le garde champêtre dit : << Ma foi, qui sait ?>> en se grattant le nez. Mais tous les autres protestent : << Allons, allons ! Les lutins, les marmousets, les farfadets, les farfelus, cela n’existe pas. Des histoires, rien que des histoires !>>
Christophe pourtant s’entête : <<Ou bien peut-être que c’est l’ogre qui l’a bâtie, cette maison. Oui, pourquoi pas l’ogre ? Cela aussi je l’ai lu dans les livres.>>
A ces mots, tout le monde cesse de rire.
<<L’ogre ? Quelle idée ? L’ogre non plus n’existe pas !>>
<<Tu lis trop, Christophe>>, crie sa mère. <<Tais-toi, tu ne sais pas ce que tu dis !>>
Ils sortent tous en silence, et tout à coup qu’est-ce qu’ils voient sur la façade ? Un écriteau qui auparavant, ils peuvent le jurer, n’y était pas. Et sur l’écriteau on peut lire : MAISON à LOUER en grosses lettres noires.
Sans demander leur reste, tous s’enfuient vers le village par les sentiers qui se croisent et s’entremêlent.

Le premier locataire ne tard pas à apparaître. Dès le lendemain matin, il descendit de l’autobus et, sur la place du village, déclara à qui voulait l’entendre qu’il allait s’installer dans la maison. Il était acrobate, disait-il, et il adorait les grands bois. Ah, comme l’air y était pur ! Quel calme ! Quelle beauté ! Y avait-il des écureuils dans la clairière ? Oui ? Parfait ! Nous avons beaucoup à apprendre des écureuils : leur grâce, leurs bonds, leur souplesse. Lui – même allait mettre au point un numéro inégalable : triple saut périlleux arrière, triple saut périlleux avant, puis un bond jusqu’aux étoiles. Ah, voler ! Voilà ce qu’il voulait. Les oiseaux aussi avaient beaucoup à nous apprendre.
Frisant sa moustache qu’il portait en tire-bouchon, il s’éloigna sur le sentier de la forêt, d’un pas léger. Et Christophe, qui l’avait suivi à distance, le vit entrer dans la maison dont la cheminée bientôt se mit à fumer derrière les arbres.
Les jours suivants, on put voir l’acrobate faire des pirouettes et des bonds au soleil, sur la terrase. Poussant de petits cris et des sifflements, il parlait avec les écureuils, les tourterelles, les hirondelles, les mésanges, et parfois il sautait si fort, avec tant de fougue et de grâce, qu’il semblait voler plus haut que le toit de la maison. Ah, qu’il était beau à voir, avec son collant de soie, ses longues mains qui battaient comme des ailes, et sa moustache qui tire-bouchonnait au vent !

Caché dans les fougères, Christophe regardait l’acrobate avec admiration, et il pensait que lui aussi, plus tard, lorsqu’il aurait quitté l’école, il pourrait devenir artiste et, qui sait ? s’engager dans un cirque qui ferait le tour du monde. Un soir où l’acrobate avait réussi un saut particulièrement audacieux, Christophe l’entendit crier : << Je vole, je suis un oiseau !>>
Mais, en touchant terre, l’homme- oiseau trébucha contre une racine et s’étala de tout son long, le nez dans les pissenlits. Alors Christophe entendit comme un rire traverser la forêt. Peut-être était-ce le vent ou peut-être un grondement d’orage, mais vraiment on aurait dit un grand rire, et qu’il venait de la maison…